Sur le plan scientifique, le bien-être se définit comme un état physique et un état mental positif pour l’animal. La définition du bien-être, actualisée par l’Anses en 2018, s’appuie sur des connaissances actualisées sur les besoins et les attentes des animaux. Cela concerne notamment les animaux dans les élevages.
Les cinq libertés individuelles sont souvent utilisées pour définir le bien-être animal. Elles constituent une base opérationnelle pour mettre en œuvre le bien-être en élevage et sont utilisées dans la plupart des outils d’évaluation.
- absence de faim, de soif et de malnutrition : l’animal doit avoir accès à l'eau et à l’alimentation et qualité et en quantité suffisante ;
- absence d’inconfort : l’animal doit être placé dans un environnement confortable, qui correspond à ses besoins
- absence de maladie, de douleur : l’animal doit être soigné lorsqu’il est malade ni subir des traitements douloureux
- absence de peur et de stress
- Possibilité d’exprimer le comportement naturel de l’espèce : l’animal doit être en mesure d’exprimer ses besoins comportementaux dans les conditions de l’élevage
Pour l’élevage, les quatre premières libertés constituent depuis longtemps la base de la bientraitance animale. Il s’agit de paramètres que l’éleveur offre aux animaux, et sans lesquels aucun élevage productif n’est possible. C’est la base même de la zootechnie organisée.
La 5ème liberté
La cinquième liberté concerne les besoins comportementaux. C’est sur ce volet que l’essentiel du débat sur le bien-être animal est aujourd’hui focalisé. Permettre aux animaux d’élevage d’exprimer leurs comportements demande de définir et décrire ces besoins, et de reconnaitre aux animaux des besoins comportementaux au même titre que les besoins physiologiques. C’est ce qui est fait aujourd’hui en élevant en groupes des animaux qui étaient logés en cases individuelles, veaux et truies gestantes par exemple. Il s’agit d’animaux sociaux qui ont besoin de contacts avec d’autres individus de leur espèce.
La notion de bien-être animal a dépassé la sphère de l’élevage, des professionnels en charge d’élever les animaux, de leur transport et abattage. Elle concerne plus largement les consommateurs et les citoyens qui portent un regard sur les modes d’élevage. La conception même de bien-être animal est souvent différente selon les profils des acteurs.
De nombreuses actions en élevage
Les éleveurs sont les premiers acteurs du bien-être de leurs animaux. Comme le souligne le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) « il ne saurait y avoir de bien-être des animaux de production sans des conditions de vie et de travail satisfaisantes pour les êtres humains en charge de leur élevage, transport et abattage… » Le bien-être des animaux et des personnes qui s’en occupent dans les élevages sont interdépendants. C’est la notion de « One Welfare », un seul bien-être, qui implique que le bien-être de l’un (humain/animal) ne se fait pas au détriment de l’autre mais se construit ensemble.
Les exemples de prises en compte du bien-être animal au niveau de l’élevage, mais aussi en amont et en aval de l’élevage avec clients et fournisseurs sont nombreux, dans toutes les filières et répartis sur l’ensemble du territoire.