Comprendre la perception, les connaissances et les pratiques des éleveurs sur la question du bien-être animal est essentiel pour répondre à leurs attentes et déployer des modalités d’accompagnement adaptés : formation, communication, travaux de R&D…. Une enquête en ligne a été réalisée entre octobre 2021 et janvier 2022 à laquelle ont répondu 99 éleveurs, pour toutes les productions animales et sur plusieurs régions françaises. Cet échantillon, bien que non représentatif de l’ensemble des éleveurs français, souligne des idées fortes sur la manière dont le bien-être animal est perçu et intégré dans l’élevage au quotidien.
Une attention réelle et quotidienne des éleveurs de cet échantillon au bien-être de leurs animaux
- 72% des éleveurs considèrent l’attente sociétale autour du bien-être animal comme pouvant être une opportunité, mais qui représente aussi une part de contrainte pour la majorité d’entre eux.
- Pour 87% des éleveurs, les consommateurs sont peu à pas informés sur le bien-être animal dans les élevages.
- 90 % des éleveurs vont voir leurs animaux plusieurs fois par jour pour maintenir du contact physique et visuel, et notamment auprès des jeunes animaux.
- 70% des éleveurs considèrent la relation avec leurs animaux comme agréable, gratifiante, source de plaisir et d’attachement.
- 69% d’entre-eux sont attentifs à la santé, la productivité, le calme et l’absence de stress pour le bien-être de leurs animaux.
De bonnes connaissances des éleveurs sur le bien-être animal :
- Comme critères d’évaluation du bien-être animal, les éleveurs citent les critères d’alimentation, d’abreuvement, de santé, de stress, les conditions de logement et les comportements de leurs animaux. Ils reprennent donc l’ensemble des critères des 5 libertés.
- 2 éleveurs sur 3 connaissent la définition de la bientraitance ainsi que le concept des 5 libertés et sont capables de les citer.
- Les éleveurs témoignent qu'il est évident que leurs animaux sont des êtres sensibles et que leur équilibre psychologique est essentiel.
- Le concept du One welfare, même s’il n’est pas toujours connu ou cité, est largement intégré par les éleveurs : « Si les animaux vont bien, l'éleveur va bien ! c'est un tout ! et les performances suivent en fonction de ces facteurs ».
Quelles que soient les productions, nombreuses et diverses sont les pratiques misent en œuvre en matière de bien-être animal par les éleveurs et éleveuses de notre échantillon : enrichissement du milieu, plus de pâturage, gestion de la douleur etc.
Ces pratiques sont mises en œuvre avant tout pour améliorer le bien-être des animaux et soulager le travail des éleveurs, pour correspondre aux exigences d’une certification ou pour améliorer la relation homme-animal. Les raisons sont différentes par type de production animale.
Mais des freins des besoins subsistent pour les éleveurs de cet échantillon pour amplifier leurs pratiques : freins économiques (aides à l’investissement, valorisation …), besoins d’informations techniques et d’accompagnement spécifique. La première attente des éleveurs est cependant une meilleure reconnaissance du statut de l’éleveur.
Pour les éleveurs, la relation à l’animal est gratifiante. Pour l’animal aussi.
Des mesures pour mettre en place des solutions bien-être animal
Les principales attentes que les éleveurs enquêtés expriment sont autour :
- de la communication interne et externe sur le métier et les pratiques d’élevage : bonnes pratiques imaginées par les éleveurs et éleveuses améliorant le bien-être animal ; valorisation de leurs initiatives et mise en avant leurs compétences, leurs connaissances et leur engagement en terme de bien-être animal ; rappel que les idées simples peuvent être de très bonnes solutions et accessibles à un plus grand nombre.
- d’une mise en réseau au sein de collectifs d’éleveurs : diffuser entre éleveurs des solutions et réflexions, pour s’inspirer mutuellement, guide de bonnes pratiques, organisations d’éleveurs pour l’échange sur leurs pratiques (sous forme de GIEE, cafés etc.)
Plusieurs de ces idées fortes font l’objet d’illustrations dans les témoignages obtenus dans les territoires ou dans les fiches spécifiques par espèces : porcs, volailles, bovins, petits ruminants. Des exemples qui peuvent être complétés par de nouveaux témoignages pour permettre d’améliorer le bien-être des animaux et des Hommes et le regard que porte la société sur l’élevage.